Nucléaire : le PS et EELV s'accordent sur le sort de la filière MOX

Publié le par Socialistes fonsorbais

 

Cécile Duflot avec François Hollande le 21 aout 2008

Cécile Duflot avec François Hollande le 21 aout 2008AFP/PASCAL PAVANI

Après plus d'une journée d'incertitude sur un point précis, le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ont annoncé jeudi 17 novembre dans un communiqué commun avoir aplani leurs divergences sur le volet nucléaire de leur accord pour les élections présidentielle et législatives de 2012.

Les deux négociateurs, Michel Sapin (PS) et Jean-Vincent Placé (EELV), ont fait une mise au point commune sur le sort de la filière du combustible nucléaire MOX, précisant qu'il fait bien partie de l'accord entre leurs deux formations. Il y avait urgence : les différences de vue sur ce point précis pouvaient faire échouer l'accord, et l'incertitude planait après le retrait par la direction socialiste d'un passage sur le MOX dans le texte initial.

LA PHRASE SUR LE MOX RÉINTRODUITE, AVEC DES PRÉCISIONS

Avec cette mise au point, le PS donne l'impression de reculer puisque la formulation retenue est proche de celle contenue dans l'accord signé par Cécile Duflot et Martine Aubry mardi après-midi, qui avait ensuite disparu du texte voté par le bureau national du PS.

La phrase en question, sur la "reconversion à emploi constant de la filière de retraitement de la fabrication du MOX" est réintroduite, mais avec des précisions. Dans le communiqué conjoint de M. Sapin (PS) et M. Placé (EELV), il est prévu d'accompagner la baisse de la part du nucléaire dans la production électrique "d'un plan de reconversion" de la filière MOX "permettant de maintenir le nombre d'emplois par la mise en œuvre de centres d'excellence du traitement des déchets et du démantèlement".

PAS DE CONSÉQUENCES SUR L'EMPLOI, DE 2012 À 2017

 

La centrale nucléaire d'Areva au Tricastin, entre la Drôme et le Vaucluse.

La centrale nucléaire d'Areva au Tricastin, entre la Drôme et le Vaucluse. AFP/PHILIPPE DESMAZES

MM. Sapin et Placé rappellent qu'"il est prévu dans l'accord, que la part du nucléaire dans la production d'électricité en France passera à l'horizon 2025 de 75 % à 50 %". "En conséquence et concomitamment avec cette diminution, la quantité de combustible nécessaire à l'approvisionnement des centrales en activité sur notre territoire, ainsi que les besoins de retraitement de ces combustibles, se poursuivront mais diminueront. C'est pourquoi il est prévu d'accompagner cette évolution progressive, d'un plan de reconversion permettant de maintenir le nombre d'emplois, par la mise en œuvre de centres d'excellence du traitement des déchets et du démantèlement", expliquent-ils.

Autrement dit, le "plan de reconversion" de la filière MOX devrait être mise en place progressivement, sur le long terme, dans les prochaines années. Cela sans avoir de conséquences sur l'emploi, de 2012 à 2017. Dans le communiqué, il est en effet précisé qu'en cas de victoire de la gauche, "au cours de la prochaine législature, les activités dans les filières concernées de retraitement et de production de combustible avec les emplois afférents seront maintenus dans les deux sites de production, La Hague et Marcoule".

De quoi rassurer le groupe Areva, qui s'est immiscé dans les discussions. Le géant français du nucléaire, qui produit 95 % du MOX utilisé dans le monde, a expliqué mercredi "être intervenu" auprès du PS pour le prévenir "des conséquences économiques, sociales, industrielles, environnementales très graves, qui conduiraient aussi à la disparition du leadership de la France dans le nucléaire civil". Le groupe dit s'être adressé à Bernard Cazeneuve, maire de Cherbourg, ville voisine de La Hague, où se trouve l'usine de retraitement et de fabrication du MOX d'Areva, qui emploie 5 000 personnes. M. Cazeneuve venant par ailleurs d'être nommé porte-parole de la campagne de M. Hollande.

Publié dans Lu dans la presse

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