Editorial de novembre 2011

Je souhaite aujourd’hui vous faire part de l’inquiétude qui est la mienne et qui je le pense saura vous émouvoir, voir je l’espère créer chez vous l’indignation. La précarisation sur la dernière décennie gagne du terrain chaque année de façon plus inquiétante.

 

Le tableau déplorable que je vais vous peindre repose sur deux témoignages d’organisations très symboliques, à savoir le Secours Catholique d’une part et le secours Populaire Français d’autre part. Ils résument toute la détresse que rencontrent les associations et autres services sociaux en cette ère de crise financière, sociale et humaine sans précédent sous la Vème République, avec ce tsunami de paupérisation et de dégradation du climat social.

 

Comme j’ai pu lire dans un éditorial signé de François SOULAGE, Président National du Secours Catholique, « alors que la crise économique a frappé beaucoup de catégories sociales, celles qui ont le plus souffert sont celles qui étaient déjà les plus en difficulté. » On déplore en effet un enracinement de la pauvreté.

Le pire, témoigne-t-il, « ce qui est nouveau cette année, c’est la situation des jeunes parmi l’ensemble des personnes en précarité. Si les jeunes n’ont pas d’avenir possible, c’est tout le futur de notre pays qui est mis en cause. »

 

Les associations caritatives poussent en chœur un cri d’alarme. Dans une société comme la notre, il n’est plus possible que la seule réponse à ces situations inacceptables passe par la distribution de repas, de colis alimentaires, par l’existence d’un vestiaire ou de centres d’hébergement, même si cela est absolument nécessaire dans l’état actuel de notre société. Notre pays devrait avoir honte d’être obligé de mettre en œuvre de telles mesures, en étant la cinquième puissance économique mondiale.

 

A la veille des élections présidentielles de 2012, il sera important que les candidats se prononcent sur leurs intentions quant à la lutte contre la pauvreté, qui devra être une priorité essentielle, et celle tout particulièrement des jeunes et des familles monoparentales qui sont souvent des familles reposant sur de jeunes femmes.

 

Aux dernières nouvelles, je vous interpelle sur un exemple concret qui touche très violemment les associations d’aide alimentaire qui sont dans le collimateur des aides européennes depuis quelques temps déjà et qui sentent le poids de la menace d’une réduction drastique des aides liées à une baisse des stocks agricoles, qui verrait l’aide pour la France ramenée de 16 millions d’euros en 2012 contre 72 millions pour 2011.

J’appelle à la plus grande vigilance quant au suivi de cette affaire.

 

Jérôme BUISSON

Secrétaire de section

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