Hollande : "Un euro, c'est pas cher pour se débarrasser de Sarkozy"

Publié le par Socialistes fonsorbais

Pour son dernier meeting avant la primaire, Hollande a choisi la ville rose, avec en "guest star" le tout nouveau président du Sénat.

http://www.lepoint.fr/images/2011/10/07/hollande-primaires-socialistes-ps-409216-jpg_270471.JPG

Il est venu en voisin, mais en retard. L'Ariégeois Jean-Pierre Bel, nouveau président socialiste du Sénat, était l'invité-vedette du dernier meeting de François Hollande à Toulouse. Inconnu à Paris, mais célébré dans la région, l'enfant du pays est applaudi chaudement quand il monte enfin à la tribune. Dans la longue salle Jean-Mermoz, qui a accueilli de si nombreuses réunions politiques, mais aussi le procès de l'explosion de l'usine AZF, Jean-Pierre Bel évoque son enfance dans le quartier voisin Empalot et "les odeurs d'azote de l'Onia" (ancien nom d'AZF) dans son HLM. Succès garanti à l'applaudimètre. François Hollande avait aussi invité Robert Hue, venu dénoncer la candidature de Mélenchon, soutenu par le Parti communiste à la présidentielle, et une ancienne eurodéputée des Verts, Marie-Hélène Aubert.

Il flotte comme des relents de l'ancienne "gauche plurielle" de Lionel Jospin dans la salle. Inévitablement, François Hollande convoque le souvenir du "tremblement de terre" du 21 avril 2002 dans son discours, puis réclame, avec force et par trois fois, le "rassemblement". Avant le président du Sénat, c'est le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, qui demande pour son candidat un vote "net et fort" dès le 9 octobre. Le maire de Nantes est ici pour pallier l'absence de Pierre Cohen, le maire de Toulouse, qui soutient Martine Aubry comme la plupart des élus de la région.

 

L'ombre de François Mitterrand

Car l'important pour les "hollandais" est de faire aussi bien que sa principale rivale, qui a rempli une salle de concert du centre-ville au début de la primaire. François Hollande a aussi tenu à saluer la présence du maire de Lyon, longtemps partisan de DSK, et du président de la région Bretagne. Pour soutenir leur candidat, des militants corréziens ont fait le déplacement. Mais aucune trace des jeunes du MJS, traditionnellement chargés de mettre l'ambiance dans les meetings du PS.

Pendant plus d'une heure et devant près de 3 000 personnes, dont plus de la moitié doivent rester debout, François Hollande se pose en futur adversaire de Nicolas Sarkozy en 2012. Même s'il prend soin de préciser, pour la forme, qu'il ne commet pas l'erreur de croire la primaire déjà gagnée. Avant lui, Jean-Pierre Bel avait assuré : "Tous les candidats auront un rôle à jouer." L'ancien premier secrétaire du PS s'est choisi le sien, le premier : celui de François Mitterrand, dont il rappelle le meeting à Toulouse en 1988. "Même si nous n'en sommes pas là", ajoute-t-il.

 

"Rien n'a été normal sous ce quinquennat"

Car le candidat annonce déjà sa première mesure à l'Élysée : le retour de la retraite à 60 ans "pour ceux qui ont les annuités". Tonnerre d'applaudissements. Il justifie aussi son projet de créer 60 000 postes à l'Éducation nationale, estimé à 2,5 milliards d'euros au bout du quinquennat : "Nicolas Sarkozy, lui, veut créer 30 000 places de prison, ce qui coûtera 4 milliards en fin de mandat." Des arguments qui font étrangement écho au discours de François Hollande lors du dernier débat socialiste. Puis il prévient les Verts qu'il ne changera pas de position sur le nucléaire : "Les socialistes ne sont pas les écologistes." Les militants de Greenpeace, qui avaient déployé une banderole à l'entrée de la salle, sont "gentiment" remis à leur place.

Mais c'est à Nicolas Sarkozy que François Hollande a réservé ses flèches les plus acérées, se campant plus que jamais comme un homme "normal" face à "un président anormal". "Rien n'a été normal sous ce quinquennat", lance le candidat. Avec des accents à la Raymond Devos, il ressort à un public ravi son numéro désormais fameux sur les riches qui réclament de payer plus d'impôts. En y ajoutant un couplet sur la taxe soda, qualifiée d'"eau miraculeuse". Mais à l'applaudimètre, la blague du jour est incontestablement celle sur la contribution citoyenne demandée par le PS aux votants à la primaire. "Un euro, c'est pas cher pour se débarrasser de Nicolas Sarkozy." Le public rit. Et Hollande fait mieux que Pierre Douglas, chargé en début de meeting de faire patienter une salle déjà chauffée à blanc et mal climatisée. En attendant Jean-Pierre Bel, le chansonnier avait improvisé un sketch sur "son ami" François Hollande face "au petit nerveux" de l'Élysée, comblant d'aise le public conquis d'avance.

 

Article de Stéphane Thépot paru dans LePoint.fr

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article