François Hollande "rentre dans la course"

Publié le par Socialistes fonsorbais

Pas de changement de cap, mais une "accélération", un "durcissement" et un "approfondissement". C'est à l'aune de ces trois principes que François Hollande a prévu d'organiser, ces prochaines semaines, sa véritable entrée en lice dans la course à la présidentielle. "On sort de la phase délicate de l'après-primaire. C'est maintenant que le vrai combat commence", assure Pierre Moscovici, son directeur de campagne.

Accélération, d'abord. "On rentre dans la course, explique M. Hollande au Monde. Pas encore dans le dernier virage, mais dans le dernier tour." Depuis sa victoire à la primaire socialiste, le 16 octobre 2011, le candidat n'a animé aucune réunion publique d'envergure.

Mercredi 4 janvier, il tiendra son premier meeting, à Bordeaux. D'autres suivront, notamment le 22 au Bourget (Seine-Saint-Denis), moyens d'instaurer autour de lui un climat d'enthousiasme, celui-ci ayant été, jusqu'ici, peu débordant. "Il n'y a pas de campagne qui réussisse sans ferveur", commente M. Moscovici.

En plus des meetings, l'équipe du candidat a prévu une "présence incessante" sur le terrain et dans les médias. Mardi, M. Hollande publiera une "adresse aux Français" dans Libération, avant de passer au 20 heures de France 2. Jeudi, il sera à Caen pour parler de formation professionnelle, samedi à Tulle, pour présenter ses vœux aux Corréziens, et dimanche à Jarnac (Charente) pour le 15e anniversaire de la mort de François Mitterrand.

L'idée est de jouer du contraste avec Nicolas Sarkozy. "Face à un président distant et enfermé dans l'exercice très formaté des vœux, François Hollande montrera qu'il est proche des Français et dans le mouvement", résume Manuel Valls, son directeur de la communication.

Un déplacement aux Antilles est prévu mi-janvier, un autre à La Réunion d'ici au premier tour. D'autres destinations sont évoquées, comme le Danemark, qui préside l'Union européenne jusqu'au 30 juin, la Grande-Bretagne, la Pologne et le Maghreb.

 

UNE CAMPAGNE PLUS PUGNACE

Les lieutenants de M. Hollande promettent une campagne plus rythmée, mais aussi plus pugnace. "La droite dit que nous sommes des irresponsables dirigés par un candidat illégitime. Là-dessus, on va porter le fer", assure M. Moscovici. Occupé, avant les fêtes, par les investitures aux législatives, le PS va, cette fois, entrer pleinement dans la bataille présidentielle.

Les 7-8 et les 14-15 janvier, les militants distribueront des centaines de milliers de tracts contre le bilan de M. Sarkozy. Entre-temps, le 11, sera inauguré le QG de campagne du candidat, 1000 m2 de bureaux situés 59, avenue de Ségur, dans le 7e arrondissement de Paris.

M. Hollande a l'intention de laisser ses lieutenants jouer les "snipers" contre le président sortant. "Il ne faut pas refaire l'erreur de 2002, où Jospin avait principalement fait de l'anti-Chirac. Quand on se positionne en contre, le risque est de se secondariser", explique Vincent Peillon, chargé de l'éducation auprès du candidat. Celui-ci ne s'extraira pourtant pas totalement de l'agenda de M. Sarkozy : dès la semaine du 9 janvier, il entamera des consultations avec les partenaires sociaux pour faire pièce au sommet pour l'emploi, organisé le 18 janvier par l'Elysée.

Toujours en tête dans les sondages, M. Hollande sait toutefois qu'il doit corriger certains traits d'image. "Dans une campagne, il faut toujours insister sur ses points forts, explique-t-il. Le plus important pour moi est de conserver la confiance des Français, de susciter une espérance et d'être investi par eux de la légitimité."

Un proche le dit plus crûment : "Sa parole n'imprime pas suffisamment. Il est désormais face au caractère performatif de son verbe, à l'autorité de sa propre personne." D'où cette "montée en puissance" jusqu'à l'"entrée totale en campagne" au grand meeting du Bourget, avec un "discours sur la France" autour du triptyque redressement, jeunesse, justice.

Ce discours sera suivi, le 26 janvier, d'une émission de télévision en prime time, "Des paroles et des actes", sur France 2, où le candidat rentrera dans le détail d'un programme dont l'ajustement est rendu délicat par les fluctuations des indicateurs économiques.  

"J'ai rendu les arbitrages, explique M.Hollande. Ce qui doit être précisé, c'est le calendrier, le financement des mesures. Il n'y a pas de mesure que je sortirai du chapeau." Une lettre aux Français est prévue pour populariser ce projet.

Après la "drôle de campagne", évoquée par M. Moscovici, voici le temps de la Blitzkrieg. "A la fin du mois, il doit être installé en challenger", prévient un proche.

 

David Revault d'Allonnes et Thomas Wieder Pour Le Monde

Publié dans National

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